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Collections du musée de l'horlogerie

Une élégante pendulette de voyage signée Honoré Pons

1831

Le luxe et la finesse d’une pendulette de voyage

L’Association de l’horlogerie aliermontaise a acquis pour le musée de l’horlogerie un petit réveil de voyage estampillé Honoré Pons. Cette pièce apporte une nouvelle confirmation des qualités créatives et professionnelles d’Honoré Pons, venu de Paris, en 1807, pour relancer l’activité horlogère de Saint-Nicolas d’Aliermont. Le réveil est d’une grande qualité de fabrication, le poli de tous les aciers est impeccable et la platine avant est traitée avec un joli satinée d’un indéniable effet décoratif.

Haute de 15,3 cm, la boîte du réveil est en acajou plaqué noir (probablement de l’ébène) en forme de borne arrondie.

Les pieds, les poignées et les montures sont en laiton ciselé. Le cadran argenté indique les heures en chiffres romains ; les chiffres arabes inscrits sur un petit disque intérieur, indiquent les heures pour le réveil. Les aiguilles sont de style Breguet. La sonnerie est sur gong et sur timbre. Ce dernier est dissimulé dans la base du réveil. Le mouvement est en laiton à deux platines arrondies avec trois piliers et comptent deux barillets. L’échappement, signé Honoré Pons, est une version modifiée de son échappement hélicoïdal breveté en 1829.

La datation du réveil : autour de 1831

Nous disposons de plusieurs éléments pour dater cette pièce : le dépôt du brevet, l’estampille "médaille d’or 1827" et deux ressorts signés "Borel 7bre 1831".

Les deux estampilles sont disposées face à face, mais l’estampille visible sur la platine arrière "Pons breveté" n’est pas la même que celle se trouvant à l’intérieur du mouvement, "médaille d’or 1827

Un échappement inhabituel

Dans un mouvement d’horlogerie, l’échappement est le mécanisme placé entre le rouage, ensemble des roues et des pignons, et l’organe régulateur, le balancier appelé aussi pendule.

Il a pour but d’entretenir les oscillations du balancier et de transformer le mouvement rotatif (la roue) en un mouvement alternatif (le balancier).

L’échappement de ce réveil est composé d’une roue de champ à chevilles, placée en plan vertical, s’engrenant avec une levée hélicoïdale montée sur l’axe du balancier. Cette roue donne une impulsion à chaque rotation alternante du balancier.

Honoré Pons a breveté cet échappement le 8 mai 1829. Les spécialistes le considèrent comme un dérivé de l’échappement à double roue présenté par Pierre Le Roy à l’Académie des Sciences en 1742. Pons a modifié sa construction en le rendant moins fragile. Ainsi, techniquement ce dispositif est tout indiqué pour équiper les réveils de voyage.

La sonnerie

Outre cet échappement rare, le second intérêt technique de ce réveil de voyage, réside dans son dispositif de sonnerie à râteau.

Ce système a également fait l’objet d’un dépôt de brevet de la part d’Honoré Pons. Une petite pièce en laiton de forme élégante située au-dessus du râteau est destinée à la fonction "sonnerie à la demande".

Bibliographie :  A. Lemaire, Un échappement inhabituel, in Bulletin de l’ANCAHA n°105, printemps 2006, p.43-47.

 

Inv. 205.05.01