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Collections du musée de l'horlogerie

Tableau à surprises

XIXème siècle

Deux mécanismes (un de France-Comté, signé Vincenti, présent à Montbéliard au début du siècle) et un autre de mécanisme de boîte à musique sont enchâssés dans un cadre en bois doré amovible orné d'une peinture à l'huile sur toile dans sa partie supérieure

Un tableau horloge, dit parfois tableau à surprises, associe peinture et mécanique. Plus précisément, il s’agit généralement d’une scène de village présentant un clocher dans lequel figure un vrai cadran d’horloge.

Equipé d’un mouvement de Franche-Comté, le tableau à horloge du musée se remonte comme une pendule, à l’aide de clefs.

Le mécanisme fonctionne parfaitement et donne l’heure juste. Également équipé d’une boîte à musique, qui se déclenche manuellement en tirant une ficelle, le tableau mécanique du musée est de fait assez particulier.

À l’intérieur du tableau la boîte à musique n’est plus reliée au mécanisme d’horlogerie. C’était pourtant généralement le cas : la boîte à musique délivrait un air à chaque sonnerie (heure, demi-heure). Sur ce tableau à surprise, la boîte à musique a dû être ajoutée plus tard

.Le XIX siècle et le siècle d’or pour les instruments de musique mécanique. Ils permettent ainsi à une clientèle non praticienne d’accéder à la musique.

L’ancêtre de ces curiosités pourraient bien être un tableau figurant au XVe siècle dans l’inventaire d’Anne de Bretagne sous la mention « Hercule paint les sourcilzs et les yeux branlans. »

Féru de sciences et d’objets insolites, le XVIIIe siècle a produit quelques spécimens à succès (dont un est conservé au musée des arts décoratifs à Paris). L’engouement se cristallise au milieu du XIXe siècle avant de s’éteindre vers 1900. Les tableaux à horloges se seraient beaucoup propagés sous l’impulsion des artisans horlogers suisses qui voulaient ainsi augmenter leurs ventes. L’effet de mode aurait gagné la France puis l’Autriche.Il existe parfois des mouvements d’horloges assez complexes, puisque certains donnent un angélus , l’écho ou le lointain. Certaines boîtes à musique de tableaux à horloge peuvent aussi jouer jusqu’à huit airs.

Le tableau représente une scène villageoise au bord d’un cours d’eau. Plusieurs scènes s’y déroulent : une femme et un homme discutent, une femme puise de l’eau à la fontaine, une autre s’apprête à laver son linge ; au bord du cours d’eau, à l’écart d’un village, un homme fait la cour à une femme assise sur un rocher ; plus loin, trois personnages pêchent à bord d’une petite embarcation à voile. Au loin, nous apercevons un paysage montagneux. Derrière le clocher de l’église qui porte un vrai cadran, est visible une ruine de château ou d’église.Le cadre en bois doré est orné de moulures ornementales dans les quatre angles. Il s’agit de motifs foraux et végétaux qui s’épanouissent sur les quatre bords.

Scènes villageoises ou portuaires, ces tableaux naïfs représentent le plus souvent un cours d’eau et l’immanquable clocher d’église avec pour variante la tour de château. L’idée est simple : il s’agit de donner l’illusion du temps qui passe. En France et en Suisse, les scènes sont plutôt bucoliques ; en Allemagne et en Autriche, on essaie de traduire l’actualité, le conflit austro-hongrois par exemple.

 

Inv. 206.17.02