
Les principales entreprises horlogères de l'Aliermont
Entreprise Bayard
1867 : Albert Villon fonde son premier atelier d’horlogerie à Saint-Nicolas d’Aliermont, future maison Bayard. Il se spécialise dans la pendule de voyage et la montre de marine.
1873 : Association entre Albert Villon et le beau-frère de son épouse, Ernest Dessiaux. Cette même année, ils dépo-sent un brevet de “Perfectionnement et additions aux réveils ordinaires”. On ne connaît pas sa formation, mais le brevet laisse à penser qu’il possédait de solides compétences en horlogerie. Il crée avec Albert Villon la société A.Villon et Dessiaux qu’il quitte en 1883 pour créer sa propre entreprise.
10 sep. 1885 : Association entre Albert Villon, Paul Duverdrey, comptable de formation, et Joseph Bloquel, horloger de formation. Convention de dix ans1. Paul Duverdrey prend en charge la direction des ateliers avec Joseph Bloquel. Villon s’occupe de la surveillance générale et de la prospection à l’étranger.
1896 Albert Villon fonde la société en nom collectif Albert Villon, Duverdrey et Bloquel.
15 oct. 1897 Paul Duverdrey et Joseph Bloquel rachètent l’usine de Saint-Nicolas-d’Aliermont et celle de Bledsal.
1902 Départ de Villon. La société devient société en nom collectif Duverdrey et Bloquel. Elle perdure sous cette forme jusqu’au 2 décembre 1916.
Février 1907 : Duverdrey et Bloquel donnent l’appellation réveils Bayard, et cela bien avant que la marque Bayard ne soit déposée en 1928.
1911 À la mort de Paul Duverdrey, son fils Robert le remplace à la tête de la Société en nom collectif Duverdrey et Blo-quel2. Directeur charismatique, il modernise l’usine et mène une politique sociale assez avancée bien que très particulière. Tous les salariés doivent obligatoirement adhérer au syndicat CGT et le montant de la cotisation est retenu sur les salaires. Sous sa direction, il n’y aura aucun mouvement de grève, même en 1936. Il instaure notamment une collaboration franche avec le comité d’entreprise et son représentant Achille Pégis. Il met en place la répartition des bénéfices entre les ouvriers, une petite coopérative, vendant de l’épicerie et du poisson dans un local de l’usine, un réfectoire (qui fonctionnait tous les midi avec une personne employée pour faire réchauffer les gamelles), deux cars de l’usine pour aller chercher les ouvriers jusqu’à Dieppe.
2 déc. 1916 La société Duverdrey et Bloquel devient une Société anonyme nommée Société des anciens établissements Duverdrey-Bloquel (dont la durée est fixée à cinq ans). Le nom subsiste jusqu’en 1962
Début années 1920 Joseph Bloquel conçoit le réveil Bijou, dont la particu arité tient au fait que son axe de balancier pivote sur deux rubis synthétiques.
1922 Fabrication de nouveaux modèles dits «grands Réveils» tels que le Sonnfor et le Tapageur qui, comme leur nom l’indique, ont la particularité de sonner fort.
1923 Louis Guilbert assure, dans un local de l’usine, des cours à la Société d’éducation technique et de méca-nique horlogère, dont Robert Duverdrey est président.
1925 Louis Guilbert poursuit le travail de Bloquel et conçoit le Bijou économique destiné à remplacer le Bijou, en remplaçant notamment les rubis synthétiques par des vis d’acier. Il conçoit également les petites machines, les plans d’outils et met en place un bureau d’études et certains postes de travail.
1928 La marque Bayard est déposée par la Société des anciens établissements Duverdrey-Bloquel.
1930 Fabrication du réveil-pendule Bayard-Bayard. Dans la circulaire adressée aux horlogers et points de vente en date de mai 1930, il est souligné que le « Bayard-Bayard» «se distingue entre tous les réveils existant à ce jour, réveil de forme dont les lignes et l’élégance en font en même temps une pendule»(3).
Mise en vente du premier réveil animé fabriqué par Bayard : Mickey Mouse. Le second sera Blanche-Neige, commercialisé en 1938.
1931 Robert Duverdrey confie à Louis Guilbert la responsa-bilité de l’atelier de fabrication.
1935 Mise en place des premières chaînes de montage pour réveils.
1947 Mort de Robert Duverdrey. Raphaël Hennion, membre du conseil d’administration et actionnaire chez Bayard, est nommé président directeur général de la société à la mort de Robert Duverdrey. À son arrivée, les relations se dégradent avec les ouvriers et les représentants du personnel. 600 employés, 4000 mouvements fabriqués par jour.
Février 1949 Un mouvement de grève paralyse l’entreprise.
Raphaël Hennion fait appel à la gendarmerie et la fer-meture de l’usine dure trois semaines pendant les-quelles il licencie tous les délégués syndicaux et ferme le magasin de vente au personnel. Il continue néan-moins à moderniser l’usine et les ventes augmentent. Sous sa direction, l’usine s’équipe de douches, d’une bibliothèque, d’une laverie, d’un cabinet médical et d’une salle de musique
Années 1950 L’entreprise Bayard travaille avec la société Opéra, installée à Paris qui réalise sa publicité. Le représentant de cette entreprise est Michel Bouquet. Lancement de la série de réveils Villes et provinces de France, où plusieurs provinces sont représentées par une jeune fille en costume régional tenant un écusson.
Lancement du réveil Stentor, caractérisé par une forte sonnerie à répétition. Ce réveil connaît un large succès dans les années 1950 et 1960, notamment grâce au choix du mécanisme de sonnerie : à répétition (six fois alternativement) ou à sonnerie continue.
Mai 1950 Bayard s’implante au Maroc et désigne un couple d’ouvriers de l’usine pour s’occuper de l’unité marocaine. L’aventure perdure jusqu’en 1961, date à laquelle Bayard prend la décision de fermer l’atelier de Casablanca.
Août 1955 Raphaël Hennion crée la société Famous (FAbrication MOderne USinage) à Bonnières-sur-Seine en Seine-et-Oise. Il s’agit de produire des réveils bas de gamme pour la grande distribution. La société perdure jusqu’en 1964 date à laquelle la direction de Bayard décide de rapatrier l’unité de Bonnières.
1960 Raphaël Hennion quitte ses fonctions.
Edmond Forest, gendre de Raphaël Hennion le remplace comme PDG. Ingénieur de l’Ecole Centrale il était actionnaire de l’entreprise et participait a son développement depuis les années 1950 (en développant notamment le secteur hors horlogerie (tête de fusée, briquet Ronson, pièce pour IBM etc.) À son arrivée, il rationalise la production et renomme notamment les différents type de modèle selon le calibre qu’ils utilisent (de A à Z avec des variantes).
15 fév. 1961 Michel Bouquet, représentant de la société de publicité Opéra est recruté par Bayard en tant que directeur commercial. Il exercera jusqu’au 31 août 1970.
1961-1963 Des chaînes de montage de réveils sont mises en place à Saint-Sebastian en Espagne. Les Espagnols les exploitent directement sous la marque O’Bayardo.
14 déc. 1962 La Société des Anciens Etablissements Duverdrey-Blo- quel devient la société anonyme Réveils Bayard.
1967 La société Bayard fabrique 1 200 000 mouvements par an.
1978 Jaeger-Levallois, entreprise suisse, devient actionnaire majoritaire de la SA Réveils Bayard.
Mars 1980 Edmond Forest quitte la direction de l’usine.
Octobre 1980 à janv. 1984 Alain Beaud, secrétaire général de la S.A Jaeger-Leval- lois devient PDG de la société Réveils Bayard. Bayard
fait alors partie du groupe Matra-Horlogerie en tant que filiale de Jaeger-Levallois.
24 janv. 1984 Dépôt de bilan de la S.A. des Réveils Bayard.
Juin 1984 Création de la Nouvelle Société des Réveils Bayard
Société fondée par un groupe de repreneurs piloté par Claude Garçonnet et qui comprend des industriels de Saint-Nicolas d’Aliermont (comme Paul Denis et Paul Caron), qui tente de reprendre l’activité industrielle ainsi que la moitié du personnel. Le directeur est Jean-Claude Pelle.
23 juin 1986 Démission de Claude Garçonnet et dépôt de bilan de la Nouvelle Société des réveils Bayard.
16 mars 1987 Dominique Laval, directeur de la Centrale d’horlogerie Bijouterie de Laval reprend l’entreprise. L’effectif tombe à 50 personnes. L’activité cesse au cours de l’été 1988.
27 fév. au 2 mars 1989 Liquidation des biens.
13 mars 1989 La liquidation définitive des biens est prononcée.
2013 : La friche industrielle Bayard a été entièrement dépolluée et détruite
Spiero Horlogerie, entreprise alsacienne, détient actuellement la marque Bayard.
Pour en savoir plus :
Téléchargez le guide des logotypes et marques de fabrique de l'usine Bayard