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Chronomètre (tropomètre) de marine

Vers 1900

Le nom de "tropomètre" appliqué à ce type de chronomètre rappelle que l'élément qu'il mesure est l'angle dont le cercle horaire du soleil moyen tourne relativement à un méridien terrestre. La mesure utilisée en le grade (la centième partie d'un angle droit). Le tropomètre est à rapprocher des travaux entrepris par la Marine française vers 1900 en vue de l'extension du système décimal, par l'application du quart de cercle, à la pratique de la navigation.

Echappement libre à détente, avec balancier compensé, fusée et chaîne. Barillet à ressort, spiral cylindrique faisant partie intégrante du mouvement. Les platines sont circulaires. L'unité de base est le grade (la centième partie d'un angle droit). Le cadran à midi est gradué de 0 à 40 (montre décagrade), en décigrade sur le grand cadran, de 0 à 100, et en milligrades, sur le cadran subsidiaire, de 0 à 100, divisés en deux unités. La boîte est en acajou de Cuba. La lunette est vissée. A l’intérieur du coffret en acajou, sur une étiquette blanche imprimé on peut lire :  U: N° 1723 Epoque des huiles Avril 1899 E. DELEPINE à Saint-Nicolas d'Aliermont S.Infeur. Sur le cadran : à midi : MARINE SERVICE HYDROGRAPHIQUE et sur le cadran : à 3 heures : E. DELEPINE N° 1723

A quoi sert à un chronomètre de marine ?

Au XVIIIe siècle, la mise au point de chronomètre de marine ou horloge marine est un enjeu considérable. Sans elle, il est impossible pour les marins de faire le point exact en mer. L’horloge marine doit être à la fois précise et très régulière dans un milieu particulièrement changeant et mouvementé : la mer ! Deux améliorations capitales sont apportées dès la fin du XVIIe siècle : le pendule mis au point par Christian Huygens et le ressort qui règle les oscillations du balancier des montres. A partir de 1750, Ferdinand Berhoud, maître-horloger, mène des recherches importantes sur les horloges marines. Les principaux soucis de l’horloger sont d’obtenir une force entraînant régulièrement et précisément le mouvement ; de réussir à ce que le balancier ait toujours des oscillations égales ; de réduire les frottements qui se produisent entre les roues, les axes et les pivots du mécanisme et enfin de corriger les défauts entraînés par les variations de température sur les métaux qui constituent les rouages.

Un chronomètre au millimètre près

Le ressort est enfermé dans une boîte cylindrique appelé barillet. Lorsque le ressort se détend, il produit la force motrice qui anime le rouage. L’échappement est l’élément principal entre la force motrice et le balancier. Il distribue régulièrement au balancier l’énergie qui lui permet d’osciller. Pour transmettre l’énergie, il existe un dispositif appelé la fusée. Autour du sillon de la fusée, est enroulé une chaînette en acier accrochée au barillet. Quand le ressort vient d’être remonté, il tire sur la chaînette qui entoure le sommet de la fusée. Au fur et à mesure qu’il se détend, la chaînette s’enroule autour du barillet et tire sur un rayon de plus en plus important de la fusée. Ainsi la force motrice est compensée et la puissance est la même au début et à la fin. Ce dispositif permet à la force motrice de s’écouler sans brusquerie, intermittences ou sauts et donne à la marche de l’échappement la régularité nécessaire.  Les chronomètres sont enfermés dans deux coffrets qui s’emboîtent l’un dans l’autre. Le mouvement est positionné dans un boîtier monté sur une suspension « à cardan ». Le but recherché est que le chronomètre soit toujours dans la position la plus horizontale possible, ceci afin d’éviter les différences de frottement pouvant modifier l’amplitude et donc le bon réglage du chronomètre.

 

Inv. 82.07.02 Fiche détaillé ici